Le 8 mars dernier, le Parlement européen a consacré un programme spécial à l’occasion de la journée internationale des droits de la femme, mettant en lumière la place occupée dans l’hémicycle par la gent féminine. En effet, les inégalités de genre y persistent encore, notamment en matière de représentation.
Elles comptent pour 51% de la population de l’Union européenne mais restent néanmoins sous-représentées dans les institutions. Les femmes jouissent pourtant des mêmes droits politiques que les hommes depuis la conquête du suffrage universel. Ces derniers incluent des acquis fondamentaux, tels que le droit de vote, le droit de se présenter aux élections, ainsi que les droits d’initiative, de référendum et de pétition.
La lente intégration des femmes au Parlement européen
Le principe d’égalité homme-femme est d’ailleurs inscrit dans les Traités fondateurs de la Communauté économique européenne (CEE) créée en 1957, l’ancêtre de l’Union européenne (UE). Pourtant, il faut atteindre 1979, date à la laquelle le Parlement européen est élu pour la première fois au suffrage universel, pour qu’une femme – Simone Veil – soit élue à sa tête. A l’époque, seulement 16% des sièges sont occupés par des femmes.
L’intégration des femmes en politique s’est réalisée sur la base d’une série de changements importants dans les perceptions publiques et par un bouleversement du paradigme concernant la séparation entre la sphère publique et la sphère privée. Mais malgré ces évolutions, les femmes peinent encore à s’imposer de manière durable sur la scène politique européenne.
Un bilan mitigé
Aujourd’hui, les femmes constituent 40% des élus au Parlement européen, et ce dernier a connu trois présidentes, pour 14 hommes : Simone Veil de 1979 à 1982, Nicole Fontaine de 1999 à 2002 et Roberta Metsola, qui occupe la fonction depuis 2022. Le constat est sensiblement le même à la Commission européenne, l’organe exécutif de l’UE, qu’Ursula von der Leyen est la première femme à présider. Plafond de verre oblige, les femmes ont du mal à accéder aux postes à responsabilités, que ce soit dans les institutions européens ou à la tête des Etats membres. Ainsi, sur les 27 membres de l’UE, seule trois cheffes d’Etat et quatre cheffes de gouvernement sont des femmes.
Pourtant, l’UE a obtenu un score global de 71/100 de l’Institut européen pour l’égalité entre les hommes et les femmes. Ce score relativement élevé, fondé sur les inégalités salariales, d’accès à l’emploi, aux connaissances et de santé ainsi que sur les inégalités de représentation, cache en réalité des disparités notables entre les Etats membres.
Coté élus, les femmes représentent au total 39% des eurodéputés – soit 281 sur 720 – pour la mandature 2024-2029, contre 40,7% pour la précédente. Certains pays s’en sortent mieux que d’autres : la Finlande, le Danemark et l’Espagne sont les meilleurs élèves, avec respectivement 46, 44,1 et 43,4% de femmes parmi leurs élus. A l’autre extrémité, la Hongrie (14,1%), Chypre (14,3%) et la Roumanie (19,4%) font pâle figure. La France reste dans la moyenne haute, avec 37,3% d’eurodéputées au Parlement européen.