Publiquement annoncée pour la première fois le 13 mars dernier par les autorités belges, l’affaire Huawei-Gate suit son cours. Des lobbyistes du géant chinois sont en effet soupçonnés d’avoir offert depuis 2021 des cadeaux à des parlementaires européens ou à leurs assistants afin d’obtenir un traitement de faveur pour la société Huawei.
Corruption, blanchiment d’argent et participation à une organisation criminelle : tels sont les principaux motifs d’accusation avancés par les procureurs dans le cadre du Huawei-Gate. Depuis le début de cette affaire, cinq des huit personnes inculpées ont été relâchées, dont certaines sont assignées à résidence, a annoncé le parquet fédéral le vendredi 4 avril. Ce bilan ne prend pas en compte pour autant les suspects arrêtés à l’étranger, à l’instar d’un consultant d’origine portugaise en France et d’une assistante parlementaire italienne interpellée dans son propre pays il y a deux semaines, selon Ouest-France.
A l’heure où le géant de la tech affirme appliquer la tolérance zéro en matière de corruption ainsi que dans le cadre d’autres pratiques contraires à l’éthique, les enquêteurs se penchent sur les éventuelles malversations offertes par des lobbyistes ou des représentants de Huawei aux eurodéputés, notamment pour le déploiement de la 5G. Une corruption pratiquée « régulièrement » et « très discrètement » à en croire le parquet fédéral, « sous couvert de lobbying commercial ». « Des cadeaux démesurés » comme des voyages en feraient également partie. Une affaire qui n’est pas sans rappeler celle du Qatargate il n’y a pas si longtemps en 2022.