Le 17 juin 2025, les eurodéputés ont voté à une écrasante majorité (599 voix pour, 12 contre) la révision de la directive européenne de 2011 relative à la lutte contre les abus sexuels sur mineurs. L’objectif : mieux protéger les enfants face aux nouveaux dangers du numérique, durcir les sanctions et combler les lacunes identifiées dans l’application de la législation actuelle.
Selon le Conseil de l’Europe, un enfant sur cinq est aujourd’hui victime de violences sexuelles. A savoir que dans 70 à 85 % des cas, l’agresseur est une personne faisant partie de son entourage. Les abus commis en ligne explosent eux aussi avec l’essor des plateformes cryptées, des forums anonymes et de l’intelligence artificielle.
C’est dans ce contexte que la directive révisée ambitionne d’étendre le champ des infractions pour y inscrire la diffusion en direct d’abus, les contenus générés par IA (deepfakes), ou encore la possession de « manuels pédophiles ». Elle prévoit également l’alourdissement des peines pour la prostitution des mineurs, la détention et la diffusion de contenus pédopornographiques.
De leur coté, les droits des victimes se verraient renforcés, notamment avec la suppression du délai de prescription et la clarification de la notion de consentement sexuel, sans oublier la mise en place d’un accompagnement gratuit (incluant des soins, du soutien psychologique, une aide à la collecte de preuves, etc.).
Centraliser ces données, coordonner les actions nationales et promouvoir les bonnes pratiques serait tout l’objet des missions du centre européen de prévention, en devenir. En parallèle, une législation visant à rendre obligatoire la détection des contenus pédopornographiques sur les plateformes est en cours de négociation.
Les discussions interinstitutionnelles ont débuté ce 23 juin en vue de l’adoption de la directive révisée, qui devra par ailleurs faire l’objet de l’approbation par le Conseil de l’Union européenne.