L’extrême-droite européenne a déposé, ce jeudi 26 juin, une motion de censure contre Ursula von der Leyen, révélant les profondes divergences au sein de la majorité pro-européenne qui avait permis sa reconduction à la tête de la Commission.
Pour la première fois depuis 1999, 10 % des eurodéputés (soit 74 élus) ont apposé leur signature à une telle motion, dénonçant un grave déficit de transparence, notamment autour des SMS échangés entre la présidente de la Commission et le PDG de Pfizer durant la crise sanitaire : le Pfizer Gate.
La véritable rupture s’est produite le 20 juin, avec le retrait de la directive sur les « allégations écologiques », une mesure phare du Green Deal. En cédant aux pressions de son propre parti (PPE) et des groupes d’extrême-droite (CRE et PfE), Von der Leyen aurait franchi une ligne rouge pour les eurodéputés sociaux-démocrates et libéraux
Cette alliance implicite entre le PPE et l’extrême-droite, devenue de plus en plus explicite, inquiète dans les rangs de Renew comme des sociaux-démocrates. Ces forces politiques se sont déjà coalisées à plusieurs reprises pour affaiblir ou repousser des textes sur la déforestation importée, les subventions aux ONG ou encore la politique de développement.
Si la motion de censure a peu de chances d’aboutir (il faudrait pour cela réunir une majorité des deux tiers au Parlement européen), le signal est bel et bien lancé. D’ici à son discours sur l’état de l’Union en septembre, Ursula von der Leyen devra donc clarifier ses positions pour définir avec quelles forces politiques elle souhaiterait gouverner.