La délégation sénatoriale à l’Outre-mer a tenu, le 22 septembre 2016, un colloque sur l’innovation touristique dans les DOM-TOM. Centré sur les nouvelles technologies, l’évènement a aussi fait la part belle à l’écotourisme, témoignant de l’intérêt grandissant des acteurs du secteur pour le développement durable.
« Le tourisme du futur » : c’est avec cette expression que Madly Schenin-King, directrice de Veille tourisme Antilles, introduit la table ronde. Pour Sophie Lacour, directrice générale d’Advenced Tourism et spécialiste de l’intelligence territoriale, l’avenir du tourisme se trouve dans les technologies du futur. Elles permettront notamment de construire des hébergements écologiques intégrés aux milieux naturels.
En ce sens, les territoires d’Outre-mer se montrent très actifs du point de vue de l’innovation et cherchent à développer un tourisme davantage tourné vers le développement durable, en réponse aux nouvelles exigences en matière d’éco-responsabilité.
Le tourisme expérientiel
Un des premiers aspects de cette tendance est l’attrait de plus en plus important pour le tourisme expérientiel, comme l’explique Stéphane Fouassin, président de l’IRT, le Comité régional de tourisme de la Réunion : il s’agit d’une immersion dans la nature où l’expérience prévaut sur des critères tels que le confort matériel. Elle s’accompagne en revanche d’outils technologiques comme la vidéo à 360° ou de stations hydrométriques, apportant une autre vision du voyage.
Jean-Louis Antoine, le fondateur de l’agence d’écotourisme JAL Voyages, a quant à lui eu l’idée de créer un éco-lodge flottant au cœur de la réserve naturelle des Marais de Kaw, en Guyane. Cette structure à trois étages a été construite essentiellement avec du bois local et propose une véritable plongée dans l’environnement naturel des marais.
Un outil de valorisation efficace
Face à l’évolution de la demande, les structures touristiques ont dû s’adapter à un cahier des charges plus vert. Gérard Mayer, président de la Société d’exploitation de l’aéroport de Mayotte, a par exemple réduit la consommation d’énergie de la plateforme aéroportuaire de 40%, notamment grâce à l’absence de climatisation, et l’a dotée d’une station d’épuration biologique.
D’autres acteurs ont choisi de créer des dispositifs innovants. Traitement des effluents, toilettes à compost et habitat bioclimatique : un concept devenu réalité pour Philippe Chevallier, directeur de la marina de Bas-du-Fort en Guadeloupe, avec la création de son Aqua Lodge. Cet habitat flottant maritime est 100% autonome en énergie et en eau, fonctionnant grâce à des panneaux solaires, pouvant récupérer l’eau de pluie par la toiture et incluant un dessalinisateur qui produit de l’eau douce. « Le respect de la nature et de la mer fait partie de mon univers », affirme l’entrepreneur. Un bon modèle de développement d’activité lucrative valorisant des zones naturelles ou des sites culturels menacés.