Le Parlement européen vient de repousser l’application à 2025 d’un passage majeur du “Green Deal” adopté en 2023.
Ce texte inédit avait pour objectif de mettre fin à la commercialisation de produits issus de la déforestation sur le continent européen à l’instar du soja, du café, du cacao, de la viande bovine, du caoutchouc et bien d’autres. De quoi réjouir les associations pro-environnementales et rassurer des consommateurs de plus en plus préoccupés par le contenu de leur assiette.
C’était sans compter les pressions – ou les « préoccupations » – exprimées par les États membres de l’UE, les pays tiers, les négociants et les opérateurs, qui craignaient de ne pas être en mesure de se conformer pleinement aux règles si elles étaient appliquées fin 2024. Ils bénéficient désormais d’un an supplémentaire pour s’y préparer.
Le Parlement a également adopté d’autres amendements proposés par les groupes politiques, à commencer par la création d’une nouvelle catégorie de pays ne présentant “aucun risque” en matière de déforestation, en plus des trois catégories existantes de risque “faible”, “standard” et “élevé”. Les pays classés sans “aucun risque”, définis comme des pays dont le développement de la superficie forestière est stable ou en augmentation, seraient soumis à des exigences nettement moins strictes, puisque le risque de déforestation serait considéré négligeable ou inexistant. La Commission devra finaliser une analyse comparative par pays d’ici au 30 juin 2025.
Une décision que regrettent bon nombre d’associations et d’activistes pro-environnementaux à l’heure où la consommation européenne représente environ 10% de la déforestation mondiale, l’huile de palme et le soja étant à eux seuls responsables de plus de deux tiers des pertes.