1er décembre 2019 : il y a tout juste un an entrait en fonction la commission Von der Leyen. Découvrons à cette occasion qui est celle qui est à la fois la première femme et la deuxième présidente allemande (depuis très longtemps !) de l’institution européenne.
Née à Bruxelles
Etait-ce prédestiné ? Celle qui est à la tête de la commission européenne est née à Ixelles, une des communes de Bruxelles, en 1958, l’année de l’entrée en vigueur du traité de Rome !
Ce n’est pas un hasard. Son père, Ernst Albrecht, est fonctionnaire européenne travaillant à la création de ladite commission.
La jeune Ursula fréquentera d’ailleurs jusqu’à ses 13 ans l’école européenne de Bruxelles.
Puis le destin politique de son père la ramène en Allemagne, en Basse-Saxe précisément.
Ernst effleurera même, dans les années 79-80, la présidence de la République et même une candidature conservatrice à la chancellerie fédérale.
La jeune Ursula débute des études d’économie. Menacée par la Fraction Armée Rouge pendant ces années de plomb de la RFA, Ursula et sa famille trouvent refuge dans l’anonymat à Londres. Elles sont placées sous la protection de Scotland Yard avant de rentrer en Allemagne en 1979.
Ursula se marie à Heiko von der Leyen en 1986. Du couple naîtront sept enfants.
Elle obtient un doctorat en médecine en 1991.
Suivant son mari nommé à l’Université Stanford, elle réside en Californie jusqu’en 1996.
A son retour en Allemagne, elle poursuit une carrière de chercheuse.
Puis débute son engagement en politique, logiquement dans le camp conservateur. Son père a été vice-président de l’Union chrétienne démocrate.
En 2003, à 44 ans, elle est élue députée au parlement régional. A la faveur de la coalition, elle devient ministre des affaires sociales de la région Basse-Saxe.
Remarquée par la candidate à la chancellerie Angela Merkel, elle devient membre de son équipe électorale en 2005. Et Ursula accède au poste de ministre fédéral de la Famille.
Elle s’y distingue par une politique innovante de garde des enfants. En Allemagne, les mères donnaient traditionnellement la priorité à leur vie familiale sur leur carrière professionnelle.
Egalement la création d’un salaire parental. Enfin un combat de Don Quichotte contre la pédopornographie.
Toujours dans la chancellerie Merkel, Ursula occupera les poses de ministre fédéral du Travail puis de la Défense.
Comme son père, elle manquera même de peu le poste de Président fédéral en 2010.
Première femme présidente de la commission européenne
En perte de popularité dans son pays, Ursula von der Leyen est proposée par le Président Macron à la chancelière Merkel comme présidente de la commission suite aux élections européennes de 2019.
Sans doute cela alimentera-t-il le discours pour lequel l’Europe est là pour « recycler » les personnalités politiques.
Ursula est élue le 16 juillet 2019 par le Parlement européen première femme présidente de la commission.
Elle représente également la deuxième présidence allemande depuis, précisément, la commission fondatrice de 1958 … l’année de sa naissance !
La commission Von der Leyen entre en fonction le 1er décembre.
Cette désignation rompt avec la tradition selon laquelle la personnalité de la liste arrivée en tête aux élections européennes accédait à la présidence de la commission.
Ce mandat de cinq ans s’annonce marqué par le dossier du Brexit.
Parmi les sujets que la nouvelle présidente souhaite mettre en avant : un green deal européen de 1 000 milliards d’euros pour faire à l’horizon 2050 de l’Europe le premier continent neutre en carbone. Egalement la création d’un droit d’asile européen ou encore d’un budget de la zone euro.
Sur les questions européennes et au cours de ses précédents exercices ministériaux, Ursula von der Leyen se sera prononcée en faveur d’une forte intégration de type « Etats-Unis d’Europe ».
Et en tant que ministre de la Défense, elle s’est attachée à relancer l’idée d’une armée européenne qu’elle estime possible « pour ses petits-enfants ».