La « fachosphère », telle que la présentent Dominique Albertini et David Doucet, définit « l’extrême droite dans sa diversité ». Sur la Toile, elle a connu une ascension sans précédent, à tel point que ses détracteurs sont parfois « démunis face à ce militantisme 2.0 ». Une nébuleuse composée de néoconservateurs, d’islamophobes, de sympathisants du Front national, d’identitaires, de nationalistes-révolutionnaires ou encore de catholiques traditionalistes et intégristes. Ce qui les réunit, malgré leurs divergences, c’est leur adversaire commun : le « système », une entité floue qui regroupe partis traditionnels, grands médias, finance, élites et sociétés secrètes. Internet a permis à ces acteurs autrefois marginaux de trouver une visibilité là où les médias traditionnels ne leur en donnaient pas ou peu.
Comment en est-on arrivé à ce que le premier site référencé sur Google lorsque l’on tape « égalité » soit le site Égalité et Réconciliation, le mouvement d’Alain Soral ? Pourquoi voit-on apparaître des internautes militants décomplexés qui n’hésitent plus à « troller » ou « spammer » les réseaux sociaux ? Autant de questions soulevées dans cette enquête qui explique comment les extrêmes droites se sont appropriées Internet.
La Fachosphère. Comment l’extrême droite
remporte la bataille du Net
Dominique Albertini & David Doucet
Éditions Flammarion
Coll. EnQuête
336 pages
20,90 €