La présidente du Parlement européen Roberta Metsola a du se justifier de l’emploi de l’écriture inclusive par les services de communication de l’hémicycle suite à une lettre déposée par l’eurodéputé PPE Laurent Castillo, dans laquelle il dénonce « une dérive mortelle pour notre langue ».
Dans une lettre adressée à la présidente du Parlement européen le 10 novembre 2024, l’eurodéputé Laurent Castille reproche à l’institution de « céder aux injonctions morales d’une gauche wokiste et rétrograde » qui l’encouragerait à utiliser l’écriture inclusive dans ses communications. Celle-ci est généralement définie comme un ensemble d’attentions graphiques et syntaxiques permettant d’assurer une égalité de représentation entre les hommes et les femmes, notamment grâce à l’emploi du point médian : élu.es, député.es, etc., ou encore au terme « iels » englobant les deux genres.
Rappelant que l’Académie française avait déjà tiré plusieurs fois « la sonnette d’alarme sur l’emploi de cette forme d’écriture » qui « dénature le français », l’élu est persuadé que « des forces militantes ont infiltré les institutions de l’Union européenne pour mener un combat culturel ». Une interpellation à laquelle Roberta Metsula a répondu le 3 février dernier en expliquant que « le Parlement européen privilégie des formes d’écriture non discriminatoire qui ne compromettent ni la lisibilité ni la clarté ».
Si la présidente assure que l’utilisation de l’écriture inclusive reste « exceptionnelle », certaines des publications de l’hémicycle en reprennent pourtant entièrement les codes, apprend-on sur le JDD. Cependant, il n’est « pas question d’en généraliser l’usage dans les communications » a t-elle précisé, affirmant que les services du Parlement ont été « avisés » de la « mise en garde exprimée par l’Académie française », tout comme de l’alerte lancée plus récemment par Laurent Castillo.