Mercredi 10 septembre, s’est tenu le débat sur l’état de l’UE au Parlement européen de Strasbourg ; le premier de la seconde mandature d’Ursula van der Leyen. L’occasion, pour elle, de défendre le bilan de l’année écoulée et annoncer les initiatives à venir. Autant dire que la régulation des plateformes en ligne ne s’est pas fait attendre dans une société toujours plus connectée.
La désinformation et la manipulation : voilà deux maux des démocraties actuelles qui fragiliseraient l’état de droit selon la présidente de la Commission. En ce sens, la réunion informelle des ministres des télécommunications les 9 et 10 octobre prochains promet de poser les bases d’une politique plus ferme et coopérative en matière de prévention comme de lutte contre les contenus illicites en ligne. Au Forum Horsens, l’introduction de la réunion sera co-présidée par Caroline Stage Olsen, ministre de la Numérisation ainsi qu’Henna Virkkunen du Danemark, soit la première vice-présidente pour la souveraineté technologique, la sécurité et la démocratie de la Commission européenne.
Parmi les avancées escomptées, on retient notamment la reconnaissance de la responsabilité des géants de la technologie envers la sécurité des enfants et des jeunes en ligne, la vérification systématique de l’âge sur les réseaux sociaux ou encore le déploiement de plateformes européennes, seul gage d’une souveraineté communautaire. L’Australie, qui dispose d’un eSafety Commissioner (Commissaire à la sécurité en ligne) depuis 2015, se présente comme une pionnière et un modèle à suivre. Pour lui emboîter le pas, la Commission convient qu’il faudra redonner du pouvoir aux parents tout en priorisant le contrôle et la régulation aux profits.
Outre le dispositif “Agora” (censé renforcer la liberté des médias, défendre les valeurs de l’UE et encadrer les missions du secteur de l’audiovisuel), Ursula von der Leyen entend déployer le New Media Resilience Program. L’objectif ? Veiller à garantir l’indépendance dans le monde du journalisme et asseoir la littératie médiatique.
Pour la présidente du groupe Renew, Valérie Hayer, il faudrait surtout poursuivre la “lutte contre les ingérences” extérieures afin d’éviter de commettre les mêmes erreurs que la Moldavie et la Roumanie lors d’un référendum et d’une l’élection présidentielle où l’extrême droite a connu une visibilité inédite.
L’eurodéputée française l’assure : “Le DMA (Digital Markets Act) et DSA (Digital Services Act) ne doit pas être une monnaie d’échange” mais un véritable outil pour bannir la propagation de contenus illicites en ligne et limiter les abus de position dominante.
En France, on se demande par ailleurs s’il ne faut pas supprimer l’accès à TikTok aux enfants en raison des difficultés de modération d’un terrain propice à la désinformation. L’Hexagone entend même montrer la voie en matière d’interdiction des réseaux sociaux aux plus jeunes, à en croire l’ex-ministre de l’Europe, Benjamin Haddad.