C’est une bascule symbolique pour la transition énergétique : en juin 2025, l’énergie solaire est devenue la première source de production d’électricité dans l’Union européenne, dépassant le nucléaire pour la première fois. Selon les données du think tank Ember, les panneaux photovoltaïques ont généré 22,1 % de l’électricité européenne, contre 21,7 % pour le nucléaire.
Ce plus haut niveau historique s’inscrit dans une dynamique saisonnière, la période estivale (de mai à août) étant naturellement favorable à cette source d’énergie. Au moins 13 États membres (dont l’Allemagne, l’Espagne et les Pays-Bas) ont battu leur propre record de production solaire en 2025. Les températures élevées, qui affectent la performance des centrales à charbon et nucléaires, ont également renforcé l’avantage comparatif du photovoltaïque.
Autre signe de la transformation en cours : la part du charbon dans le mix électrique européen chute à 6,1 %, (historiquement son plus bas niveau) contre 8,8 % en juin 2024. Ember anticipe par ailleurs que l’éolien pourrait dépasser le charbon en Europe pour la première fois dès 2025.
En cumulé, plus des trois quarts (76,5 %) de l’électricité européenne en juin ont été générés par des sources bas-carbone (renouvelables et nucléaire). Une évolution qui s’inscrit dans une tendance mondiale : selon S&P Global, les investissements dans les énergies renouvelables devraient atteindre 670 milliards de dollars cette année, dont plus de la moitié pour le solaire.
À l’échelle planétaire, la consommation de charbon continue toutefois d’augmenter en volume (la Chine et l’Inde l’utilisant encore massivement), bien que sa part dans la production d’électricité diminue progressivement. Malgré les engagements pris lors de la COP26 à Glasgow, plus de 385 milliards de dollars ont été investis dans l’industrie du charbon par les banques commerciales ces trois dernières années.