Il représente la deuxième entité politique du monde après l’Union Indienne : quel est le nouveau visage du Parlement européen issu des urnes du 9 juin dernier ?
Quinze nouveaux députés supplémentaires
Le Royaume-Uni quittait l’UE. Devait suivre au Parlement de Strasbourg un vaste jeu de chaises musicales avec la réattribution des sièges ainsi laissés vacants. Des 73 sièges britanniques, 27 devaient être redistribués aux états membres de façon équitable et au prorata des effectifs démographiques. 46 en revanche devaient être conservés en réserve à l’attention des futurs Etats membres.
Aussi, le nombre de sièges d’Eurodéputés s’était contracté de 751 à 705.
Le 13 septembre 2023, une résolution du Parlement européen porte le nombre des eurodéputés à 720. La France, l’Espagne et les Pays-Bas obtiennent deux sièges en plus. L’Autriche, la Belgique, la Pologne, le Danemark, la Finlande, la Slovaquie, l’Irlande, la Slovénie et la Lettonie obtiennent elles chacune un siège supplémentaire.
La recomposition du paysage parlementaire
Un grand jeu de chamboule tout !
Ce n’est un secret pour personne : les élections européennes de 2024 ont vu la montée des droites dites « nationalistes » ou encore populistes. Et pas seulement en France. Hongrie, Italie, Belgique, République Tchèque et Autriche ont fait du nouveau groupe d’extrême-droite « Patriotes pour l’Europe » la troisième force du Parlement européen. C’est lui principalement qui bouleverse le paysage parlementaire de l’hémicycle strasbourgeois. Les 30 élus français du Rassemblement national représentent le premier contingent des 78 députés de ce nouveau groupe. Cette délégation nationale, la plus importante, est suivie de 11 Hongrois et 9 Tchèques.
Devant elle et en pole position, le Parti populaire européen (PPE) représente la droite conservatrice. Il cumule 188 sièges. Parmi eux figurent les 6 eurodéputés LR.
Les sociaux-démocrates du S&D qui les talonnent en deuxième position regroupent 136 élus, dont les 13 députés français du Parti socialiste – Place publique.
En quatrième position, la droite nationaliste des Conservateurs et réformistes européens (CRE) compte quant à elle 84 sièges. C’est ici que l’on trouve les 4 députés français de Reconquête, le parti d’Eric Zemmour. Ils sont loin derrière les 24 Italiens et les 20 Polonais.
76 centristes de « Renew Europe » (RE) : un parti de centre droit traditionnellement très pro-européen. Y siègent les 13 députés français de Renaissance. Elle est la première délégation nationale devant les 8 Allemands et 7 Néerlandais.
Le groupe « Les Ecologistes » a marqué un recul. Ils comptent 15 Allemands et 5 Français.
Le groupe « La Gauche », plus radicale que les sociaux-démocrates, cumule 46 élus. C’est ici que siègent les 9 députés de La France insoumise. Elle en est la deuxième délégation nationale derrière les 10 Italiens mais devant les 4 Allemands, 4 Grecs et 4 Espagnols (Podemos).
Enfin et pour fermer la marche, les 25 élus de l’Europe des Nations Souveraines. Il s’agit d’un second groupe d’extrême-droite lancé par l’AfD (Alternative für Deutschland) allemande. Il résulte de la mésentente avec le RN. Cette délégation allemande de 14 membres est suivie par quelques alliés de sept autres délégations nationales pour un total de 25 eurodéputés.
De façon générale, le résultat 2024 du scrutin européen marque un net glissement à droite de l’hémicycle de Strasbourg.